La France au Panama : Commerce

Commerce et investissement au Panama

Une croissance solide et relativement diversifiée des investissements français qui se rapprochent peu à peu à 1 milliard d’euros (2013) et proviennent de 20 filiales de grands groupes: GDF-Suez, BNP-Paribas, Sanofi-Aventis, l’Oréal, Alstom, Michelin, Schneider Electric, Bouygues, Total, Peugeot, Air France-KLM, Cma-Cgm, Axa Assistance, Sodepac, Chanel, Areva, Ipsos, Coface, LVMH, VINCI et autres.

Mise à jour le 7 janvier 2014

echange commerciaux franceLa moitié de ces grands groupes s’est installée au Panama dans les dix dernières années et la majorité d’entre eux dispose de structures commerciales étant le Panama une plateforme logistique et de développement des affaires, unique dans la région.

GDF-Suez, qui emploie plus de 1.800 personnes au Panama, est le principal investisseur français dans le pays. Derrière l’américain AES, GDF-SUEZ est le deuxième producteur d’énergie dans le marché panaméen, couvrant 25% de la demande. Il a investi dans la modernisation du complexe thermique de « Bahia Las Minas » (région de Colon) exploité en partenariat avec le gouvernement panaméen. Ce complexe est le plus important du Panama (249 MW). GDF-SUEZ a également investi dans la construction de la centrale hydroélectrique « Dos Mares » (région de Chiriqui) laquelle est composée de trois unités (Gualaca, Lorena et Prudencia). Les deux premières unités fonctionnent depuis 2011 et la troisième, d’une capacité de 118 MW, a été mise en service en février 2013. Le complexe hydroélectrique Dos Mares devrait produire 6000 GW/h de 2013 à 2022. Il représente un investissement de 460 millions de dollars (360 millions d’euros). GDF-Suez contribue à la diversification du mix énergétique du Panama en fournissant de l’énergie renouvelable et répond à la hausse rapide de la demande d’énergie du pays dont le taux moyen annuel a augmenté de 6,3 % au cours des cinq dernières années.

En août 2013, Degrémont, la filiale de Suez Environnement, et le constructeur brésilien Odebrecht, a inauguré la station d’épuration des eaux résiduelles urbaines de la capitale. La construction de cette station entre dans le projet plus large de protection et d’assainissement de la baie de la ville de Panama.

Les travaux de la première ligne de métro de Panama ont débuté en 2011 et se sont achevés en octobre 2013. Des essais sont actuellement en cours et l’ouvrage devrait être livré le 7 février 2014. Cette livraison devrait être suivie d’une période de vérifications d’une durée de 15 jours en vue de son acceptation, avec ou sans réserves, de la part des autorités panaméennes. La construction de la ligne 1 du métro de Panama a été accordée, pour un montant de 1.477 millions de dollars, à un consortium franco-brésilien-espagnol, ce qui a permis le regroupement d’entreprises françaises : Alstom, Thales, Cim, Tso, Sofratesa et Systr. Celle-ci s’inscrit dans un Plan directeur de construction d’un total de 4 lignes de métro sur une période de 20 à 30 ans. De fait, l’appel d’offre pour la ligne 2 du métro devrait intervenir en début d’année 2014 pour débuter le chantier avant la fin de cette même année.

En 2013, le Groupe VINCI a démarré la construction d’un pont côté Atlantique (coût : 365 millions USD) qui s’insère dans le cadre du projet d’élargissement du Canal. Celui-ci aura pour fonction de rationnaliser le transport terrestre des marchandises. Il s’agit du 3ème pont sur le Canal de Panama dont le chantier a été confié au Groupe français Vinci. Par ailleurs, la construction d’un 4ème pont est actuellement à l’étude. Il serait situé sur le côté Pacifique du Canal, entre le Pont des Amériques et le Pont Centenaire. Il s’insère dans le programme de modernisation du réseau de transport terrestre et il sera porté par le Secrétariat du Métro puisque la 3ème ligne du métro de la ville de Panama devrait l’emprunter.

Enfin, la France figure parmi les 10 premiers investisseurs au Panama et se situe au 9ème rang après l’Espagne (3ème), la Suisse (4ème), les Pays-Bas (5ème) et le Royaume-Uni (6ème), le premier pays investisseur étant les Etats-Unis avec 7 Md USD d’investissements (estimés 2012).

L’échange commercial avec la France, pour sa part, est néanmoins moindre: en 2013, il a atteint les 834 Md d’euros, mais ce chiffre peut être réduit entre 200 et 250 Md d’euros si l’on écarte la vente de navires à des sociétés domiciliées au Panama. Le solde est structurellement positif pour la France quand bien même il présente une certaine fragilité en matière d’exportation de biens en capital.  Des entreprises telles que  Total, Peugeot, Sanofi-Aventis et Alstom ont leur siège régional au Panama sous la Loi n° 41 sur le siège des entreprises multinationales.

Membre du Système d’intégration économique centre-américain (SICA), le Panama (pays-clé du Système car 50% des biens européens exportés en Amérique centrale ont pour destination la Zone franche de Colon) a signé, en juin 2012, l’accord d’association avec l’Union Européenne. Cet accord, plutôt favorable aux pays membres de la SICA, devrait favoriser l’exportation vers l’Union Européenne, concernant le Panama, de produits agricoles et de la mer. Il est entré en vigueur le 1er août 2013.

Il convient de souligner que le Panama commerce de plus en plus avec les pays BRICS (Brésil, Chine, Inde et Russie), la Chine étant son principal partenaire commercial. Depuis 2008, les échanges commerciaux avec les pays BRICS ont crû de plus de 50%.

Une croissance dynamique et diversifiée

En 2013, malgré le ralentissement de l’économie en Amérique latine et Caraïbes (moyenne de 2,6%), le Panama confirme sa position de leader avec un taux de croissance de 7,5% selon le rapport de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL). Preuve de la réussite économique du Panama est l’augmentation du PIB par habitant de 13% entre 2009 et 2012.

Le moteur de la croissance demeure l’investissement public et privé dans de multiples projets structurels (élargissement du Canal de Panama, modernisation du réseau de transport routier, agrandissement de l’aéroport international de Tocumen et des principaux ports maritimes, etc) pour accompagner la politique stratégique de diversification de l’économie.

Plusieurs secteurs se renforcent comme la construction (+ 20% de croissance), les services et le crédit bancaire (+ 5% de croissance). D’autres sont en plein essor :

  • le tourisme : la visite de près de 3 millions de touristes, en 2012, a favorisé le développement du commerce, de l’hôtellerie et de la restauration. En 2013, un nouveau marché s’ouvre avec l’Europe (hausse de 19,8% de visiteurs européens, au cours du 1er trimestre 2013). Air France-KLM saisit cette opportunité en proposant 10 vols quotidiens vers le Panama dont 3 vols directs au départ de Paris (ceci depuis le 25 novembre 2013).
  • le secteur minier connaît une croissance de plus de 20% grâce à l’exportation, en particulier, d’or. Selon l’économiste, Nicolas Ardito Barleta, il est prévu, dans ce secteur, un investissement de 6 milliards de dollars dans les 6 années à venir. Minera Panama, filiale de l’entreprise canadienne Inmet Mining Corporation, devrait finaliser, en 2016, la construction du site de Donoso. Elle prévoit l’extraction de 250.000 tonnes de cuivre par an pendant une période de 30 ans, faisant du Panama, le 6ème exportateur mondial de cuivre.

Dans ce contexte, le Panama demeure, en 2013, le 2ème pays de la région le plus compétitif selon le Rapport global de compétitivité (soit le 40ème sur 148) après le Chili (24ème). Le Panama se maintient à la même position qu’en 2012-2013, suivi du Costa Rica (54ème) et le Mexique (55ème). Le Panama est aussi le 61ème « Best country for business » sur 145 pays selon la liste Forbes.

Prévisions 2014 positives en termes de croissance et d’emploi

La CEPAL prévoit que le Panama devrait, en 2014, passer en tête des pays d’Amérique latine et des Caraïbes en termes de croissance avec un taux de 7% (en comparaison avec une moyenne régionale prévue de 3,2%).

Le taux de chômage au Panama poursuit sa courbe descendante en passant de 5,4% en 2011 (CEPAL) à 4,1% en août 2013 (source INEC Panama). En 2014, il devrait atteindre un taux de 2,9%  (selon l’agence Manpower Group). Cette dynamique de plein emploi devrait se maintenir jusqu’en 2015 (selon le rapport BBVA du premier semestre 2013).

Pour répondre à une offre d’emploi qualifié, le Panama a, en 2013, amplifié la liste des 22 « Nations amies » à 24 avec la Corée du Sud et la Slovénie (http://www.gacetaoficial.gob.pa/pdfTemp/27038/37901.pdf). Les ressortissants de ces « Nations Amies », dont la France, qui ont un intérêt économique, professionnel (contrat de travail)  ou d’investissement au Panama peuvent obtenir rapidement la résidence permanente.

Appels d’offre publics en 2014 :

 

  • la ligne 2 du Métro de Panama ;
  • le 4ème pont sur le Canal de Panama.

 

Les avantages du Panama

 

  • Position géographique privilégiée
  • Croissance financière stable et système bancaire compétitif
  • Stabilité politique, économique, juridique et sociale
  • Lois modernes pour la promotion de l’investissement étranger, entre autres :
  • Agence Economique Spéciale Panama-Pacífico : 164 entreprises ont implanté des sites de production stratégiques dans l’ancienne base militaire américaine de Howard, grâce aux conditions fiscales avantageuses et le développement du complexe logistique en proximité du Canal qui facilite l’accès aux marchés locaux.
  • Cité du Savoir
  • Zone  franche de Colón
  • Loi sur le siège des entreprises multinationales
  • Loi d’incitation à l’industrie du cinéma
  • Loi d’incitation aux activités touristiques : les autorités ont récemment baissé le seuil d’investissement nécessaire à l’obtention d’exonérations fiscales passant de 1 million de dollars à 250.000 USD.
  • Pays sans désastres naturels
  • Connectivité en télécommunication
  • Plateforme logistique internationale : Panama investit pour devenir un hub mondial intégral et met à profit les infrastructures terrestres et aéroportuaires, en plus d’un investissement massif dans les principaux ports de plus de 490 Ms USD.
  • Main d’œuvre qualifiée et disponible
  • Services médicaux et de santé modernes
  • Grande connectivité pour faciliter le mouvement de marchandises
  • Cours de monnaie: le dollar américain
  • Connectivité aérienne à travers le hub des Amériques, l’aéroport international de Tocumen : la construction du Terminal Sud devrait terminer au cours du premier semestre 2016 et faire de l’Aéroport international de Tocumen le plus grand de la région en termes de portes d’embarquement (54 au total).

 

Données antérieures 2014

Nos échanges commerciaux avec le Panama (marché domestique et Zone franche de Colon incluse) ont accusé en 2011 une contraction de 62% par rapport à 2010 (247 M€ contre 647,8 M€). Cette apparente contreperformance est entièrement imputable à l’absence de vente de navires en 2011, à contrario des années antérieures. Nos exportations courantes (215 MUSD, hors navires contre 210 M€ en 2010), quant à elles, se sont légèrement accrues de 2,4%. Sur les 10 dernières années, nos exportations globales se sont établies en moyenne à 500M€/an et nos exportations courantes autour de 200M€/an. Elles devraient toutefois à partir de 2012 se rapprocher de la barre des 300 M €.

1. Le Panama: notre 4ème excédent commercial en Amérique latine et près de 60% de nos exportations vers l’Amérique centrale

1.1 En Amérique latine, le Panama est le 7ème client de la France et son 24ème fournisseur. Du fait de l’absence de ventes de navires en 2011, notre excédent commercial structurel avec Panama (201,4 M€) a chuté de 68%, mais demeure le 4ème excédent le plus élevé en Amérique latine (après Mexique, Argentine,

Colombie). Le Panama (marché domestique et Zone franche de Colon) est resté dans la région, en 2011, un partenaire commercial non négligeable de la France en absorbant 56,4% des exportations françaises vers l’Amérique centrale.

Selon les données locales, la France était en 2011 le 24ème pays fournisseur du Panama (0,46% de part de marché), 4ème européen après l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie, mais le 7ème pays fournisseur de la Zone Franche de Colon (part de marché: 1,6%, 1er européen).

1.2 Nos exportations courantes (hors matériels de transport dont navires) avec la Zone Franche de Colon

(ZFC) et le marché domestique de Panama ont trés légèrement progressé en 2011 (+ 2,4%).

Nos exportations courantes (215 M€) ont trés légèrement progressé de +2,4% (210 M € en 2010). Ce rythme de progression est sensiblement inférieur à celui de la croissance mondiale (+4,4%) et des importations tant de Panama que de la Zone franche de Colon (+ 24,2% et +37,25%). Ces dernières ont été fortement dopées par la croissance du PIB de 10,6% à la faveur de la poursuite des grands travaux, du dynamisme des investissements et de la consommation interne, et de la reprise de demande externe. En termes de répartition de nos exportations: 81,30% du total soit 175 M€ ont été destinés à la Zone Franche de Colon, ZFC (produits de parfumerie et de cosmétique, produits pharmaceutiques, accessoires de mode, arts de la table, vins et spiritueux), le reste (18,7%) au marché de Panama.

Nos exportations courantes étaient composées de produits chimiques parfums et cosmétiques (39,4%), de produits pharmaceutiques (24,4%) soit près des 2/3 du total exporté pour ces deux seules rubriques; de produits agricoles et agroalimentaires (incluant la part prédominante dans cette rubrique des vins,

champagnes, spiritueux et eaux minérales ( 11%) et pour lesquels le principal champ de débouchés demeure la Zone Franche de Colon, ZFC, importante plate forme de redistribution de biens de consommation vers les pays de la région, dont les échanges se sont élevés à près de 30 Mds USD, en forte hausse de +32% (environ 10% des réexportations de cette ZFC sont dirigés vers le marché domestique de

Panama). Le reste de nos exportations -intéressant davantage le marché domestique de Panama- a porté principalement sur les équipements mécaniques, électriques et électroniques (10,2%), les matériels de transport (4,1%), les produits du textile/habillement/cuir et chaussure (3,8%).

1.3 Pour ce qui est des principales évolutions sur l’année 2011, on remarquera les fortes hausses de nos ventes de produits chimiques, parfums et cosmétiques (+31,5%) et d‘équipements mécaniques, électriques et électroniques (+33,4% dont + 133% pour les équipements électriques), sans doute en phase avec les contrats réguliers de Alstom Power et la montée en puissance du contrat de Degremont relatif à la station de traitement des eaux usées de Panama; et de produits pharmaceutiques (+8%). On notera également un sursaut de nos ventes de produits agroalimentaires (+15,3%), de machines industrielles et agricoles (+44%) et de textile/habillement/cuir et chaussures (+67%) grâce au développement constant de l’activité des boutiques Louis Vuitton, Hermes, Chanel, en particulier. Parmi les baisses, il est à relever la chute de nos

ventes de produits pétroliers raffinés (passées de 38M€ à 1,6 M€, soit -96%)2, laquelle a quasi totalement effacé les bons résultats de nos principaux débouchés.

1.4 Sur les 10 dernières années, on remarque que les produits chimiques (parfums et cosmétiques notamment) et produits pharmaceutiques n’ont cessé de croître en part relative (66% du total exporté).

Globalement, nos parts de marché s’établissent invariablement autour de 0,5-0,6% % sur le marché domestique de Panama et entre 1,5% et 2% en ZFC.

2. Nos modestes importations du Panama ont fortement progressé (+229%), mais sans atteindre leur niveau de 2008

Au comportement très irrégulier sur la décennie écoulée, nos importations du Panama ont progressé en

2011 de +229% à 23M €, soit un niveau légèrement supérieur à la moyenne de nos importations enregistrée sur les 10 dernières années (18,5M€), mais encore loin du niveau record de 2008 (49 M€). Nos importations qui restent marginales en définitive, portent principalement sur des produits de l’agriculture et de la pêche (essentiel de l’offre exportable locale) et sporadiquement sur des bateaux de plaisance, des objets d’art et de collection, etc.

Le Panama demeure de très loin le plus gros contributeur de nos exportations vers l’Amérique centrale (en moyenne –avec et sans livraison de navires- les 2/3 des débouchés français dans la zone).

Nos exportations courantes qui ont quasiment doublé sur les 10 dernières années, s’inscrivent – dynamique de croissance du pays aidant-, dans une lente tendance haussière bien que du fait de l’internationalisation croissante de nos grands groupes (Alstom, Michelin, l’Oréal, Sanofi, Schneider, etc.), leurs exportations proviennent de moins en moins de leurs unités de production françaises. La montée en puissance prochaine du contrat d’équipement de la 1ère ligne de métro remporté par nos entreprises (en attendant de nouveaux contrats), devrait commencer à se refléter dès 2012 sur nos exportations, lesquelles pourraient se rapprocher de la barre des 300 M€.